Parce que toute bonne chose à une fin...






C’est dans une maison (trop) silencieuse et un peu chaotique que j’avais le goût  de faire une petite thérapie par l’écriture!  Pendant que plusieurs parents préparent la rentrée scolaire des enfants, moi je prépare mon retour au travail suite à mon congé de maternité (j’aimerais vraiment avoir "un tête à tête" avec la personne qui a décidé d’appeler ça un congé, j’en aurais long à lui jaser!). Donc au moment où vous lisez ces lignes je suis probablement en train de pleurer ma vie en petite boule dans un coin! Après 14 mois à la maison avec mes enfants, le retour à la réalité m’attend d’ici quelques jours. Ce sera mon deuxième retour et pourtant celui-ci est beaucoup plus difficile que le premier. Probablement parce qu'il marque la fin d’un chapitre: celui des congés de maternité. Après deux magnifiques enfants nous avons décidé que notre petit clan était complet. Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois que je dis que c’est terminé les bébés je suis prise d’un gros sentiment  de culpabilité comme si j’avais peur que ça se rende aux oreilles du curé du village ;)

Je crois que je pourrais comparer mon retour au travail à une "rupture" (genre comme notre première grosse peine d'amour). Parce qu’à quelques détails près, celui-ci me fait traverser les "fameuses phases plates" (notez ici que je fais de la psychologie à 5 cennes!)


Phase1: Le choc/le déni

C’est dans celle-ci qu’on réalise qu’un vingt minutes d’attente chez le médecin passe beaucoup moins vite qu’une année passée à la maison avec ses enfants! Impossible pour moi de concevoir que c’est déjà terminé. Comment se fait-il que tout ce soit passé si vite, que j’ai  l’impression que c’était hier que je mettais au monde cette petite merveille. De concevoir que je dois dire "adieu" à tous ces beaux petits moments pendant lesquels on apprenait à faire tranquillement connaissance moi et bébé. Que je ne serai peut-être plus la première à voir tous ses nouveaux petits exploits, que nous devrons ajuster notre beat familiale de "on prend ça relaxe aujourd'hui" à "vite on va être en retard". Je ne suis pas prête à troquer mon linge mou (parce qu’on est tout simplement mieux en mou) et à dire au revoir aux petites siestes improvisées parce que la nuit a été difficile. Impossible pour moi de concevoir d' aller au Costco un samedi. NONNNNNNNNN!!! Je vous le répète c’est tout simplement IM-PO-SSI-BLE!!!!!!


Phase 2: La colère/le marchandage

C’est pendant cette phase qu’on se dit que le gouvernement n’a rien compris en ce qui à trait au congé de maternité. Il devrait être effectif tant et aussi longtemps que le cadet n’a pas commencé l’école. Point à la ligne! On est tellement persuadée pendant cette phase que l'on ferait un meilleur travail que le ministre de la famille. Ohhhhh que oui, car celui-ci n’a pas compris qu’un retour au travail allait faire un choc à nos enfants, les adultes de demain…(bon ici je la joue mélodramatique je vous le concède). C’est durant cette même phase qu’on a le goût de faire des pancartes ou taper sur des casseroles pour militer devant les bureaux gouvernementaux pour montrer notre mécontentement.

Désespérée, on tente de marchander. "Je vous fais la promesse de ne plus jamais chialer parce que j’ai dû me lever 12 fois pendant la nuit pour venir en renfort à des poussées dentaires. Je promets de ne servir que des aliments bios ayant été cueillis à la main et je vous jure que je n’achèterai plus jamais la paix avec le Mickey Mouse Club si vous me permettez de rester à la maison encore quelques mois de plus! PLEASSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSE"

Heureusement, cette phase est de courte durée (et probablement très influencée par les restants d' hormones) et la raison vient rapidement refaire surface!


Phase 3: La tristesse

Ah lala, je peux affirmer que je déteste vraiment ces premières fois où l’on confie ce qu’on a de plus précieux aux soins de quelqu’un d’autre. On a beau faire une recherche méticuleuse (digne du FBI) sur la garderie, difficile de faire taire cette petite voix maternelle dans notre tête « tout d’un coup que… » Ensuite l’inquiétude nous envahit. Est-ce que mon bébé va être bien? Est-ce que les éducatrices vont le comprendre (parce que moi ça m’a pris 14 mois pour apprendre à décoder ses expressions, ses pleurs et j’en apprends encore à chaque jour). Juste l’idée qu’une autre personne que moi fera partie de la routine de mes enfants, que celle-ci assistera peut-être à des moments auxquels je ne serai pas, fait terriblement mal à mon cœur de maman.

Je suis triste aussi parce que je me sens coupable.  Coupable de choisir un rythme de vie un peu plus « fou ». Coupable d’aimer mon travail et le sentiment d’accomplissement qu’il me procure. Coupable d’avoir besoin de cette sécurité financière que mon travail assure au budget familial.

Pour la première fois aujourd’hui j’ai détesté le silence dans ma maison…


Phase 4: L’acceptation

Je crois que pour celle-ci tout est une question de temps. Se laisser le temps d’apprivoiser la nouvelle routine, apprendre à lâcher prise. Je suis entourée de mamans qui maîtrisent l’art du « métro/boulot/dodo » pourquoi je ne réussirais pas moi non plus?! Je ne suis pas parfaite (d’où l’importance du lâcher prise!) mais je fais de mon mieux, c’est ce qui importe. Il y aura des moments dans la routine quotidienne plus difficiles que d’autres j’en suis consciente (une personne sage m’a déjà dit que les moments "toughs" existent pour nous faire encore plus apprécier les bons!) mais je veux me faire la promesse de savourer chaque petits moments auprès de mes enfants. 



Ahhhhhh que ça fait du bien d'en parler, un petit poids de moins sur mon cœur de maman! Et vous? L'idée d'un retour au travail vous fait-il peur?


Crédit photo: Davsav photo